Patrimoine et foncier ....
Comme on pouvait s'y attendre l'environnement,la santé et la biodiversité ont été sacrifiés pour satisfaire partiellement les jacqueries paysannes .
Pendant deux semaines les images nous ont montré des agricultrices et des agriculteurs en détresse sans vraiment expliquer les écarts de revenus et de situations entre un céréalier de Beauce, et un petit éleveur de mouton dans les Pyrénées .
Sans jamais évoquer les écarts de patrimoine . Le prix d'achat des tracteurs qui bloquaient les autoroutes est compris entre 130000 et 300000 euros . Le barême indicatif de la valeur des terres agricoles fondé sur les transactions faites en 2022 se situerait à une moyenne de 57980 euros . Sans parler des bâtiments d'habitation et d'exploitation , ni du matériel . La situation n'est donc pas la même pour l'agriculteur qui a hérité de ses parents l'ensemble de ces biens, le bailleur qui doit les louer, ou celui qui a dû s'installer en empruntant des sommes colossales et s'endetter au delà du raisonnable .Dans une course sans fin à la technologie .
Pas un mot sur le niveau de formation de ces chefs d'entreprises dont certains sont dépassés par une gestion forcément complexe .
Pas un mot sur le foncier agricole . Surtout quand certains sont propriétaires de terrains à bâtir et n'ont pour seule ambition que de vendre à des prix affolants . En 2019 le terrain à bâtir se négociait à Notre Dame d'Oé à près de 200 euros le m2. (50 francs le m2 en 1989). Pas étonnant que certains de ces agriculteurs oésiens aient fait le siége de mon bureau pendant 3 décennies pour obtenir davantage de terres constructibles . Certains agriculteurs oésiens sont partis en retraite avec de confortables matelas ....en déplorant une pension de misère .... Comme cette collègue maire, pharmacienne dans une commune tournagelle, qui dénonçait sa maigre retraite , sans dévoiler le montant de la vente de son officine ....
C'est ainsi que les terres agricoles oésiennes ont été protégées de l'urbanisation ....à l'insu de leur plein gré!
Ces sujets sont pourtant au centre de situations catastrophiques .Puisque le systéme impose pour certains,mais pas tous, de s'endetter pour acquérir le matériel et le foncier .
Pour limiter ces charges insupportables des formules de coopératives ont été préconisées ( ex: CUMA pour l'achat de matériel en commun). Des solidarités qui limitent les charges, facilitent l'entr'aide et améliorent les conditions de vie .... Encore trop marginales tant la profession est attachée à l'individualisme et à la propriété privée .
Des politiques avaient même réféléchis à la création ""d'offices fonciers . Pour mettre à disposition des exploitants des terres qui ne seraient plus forcément privées mais publiques . Une idée qui avait notamment été portée par Edgar Pisani,ancien ministre de l'Agriculture sous De Gaulle,.... qui m'avait contacté,bien des années plus tard pour adherer à la section du Parti Socialiste à Vouvray ,où il avait pris sa retraite .
Des sujets forcément tabous dans une profession totalement pervertie par la jungle capitaliste ...Pas question chez nous de kolkhose ou de kibboutz ...!!!