L'actualité locale est marquée par un mouvement de gréve des agents de la métropole en charge de la collecte des déchets et de la propreté .
C'est dans ces périodes de crise que les citoyens comprennent l'importance de ces métiers difficiles qui paraissent si souvent inaperçus.
En charge de cette compétence à la métropole pendant 20 ans je me garderai bien d'émettre un avis et des conseils sur ce conflit social dont je connais toute la complexité . J'ai été moi même confronté à deux ou trois reprises à de tels arrêts de travail au cours de mon mandat avec toujours une certaine angoisse que le conflit s'éternise, rende la ville insalubre , affecte l'économie locale notamment commerciale et touristique .
Les collectivités locales doivent en effet gérer des situations dont elles ne sont pas responsables , appliquer et imposer des "réformes" décidées le plus souvent nationalement sans concertation. C'est le cas semble t'il de la durée du travail de ces agents remis en cause par une loi de 2019. Avant l'annonce d'une nouvelle réforme des retraites . Des retours en arrière qui mobilisent forcément des personnels qui passent leur carrière à courir au cul d'un camion par tous les temps ... Est ce un privilège d'avoir quelques avantages sociaux en contrepratie de la pénabilité de la tâche ?
Je me souviens du premier conflit qu'il me fut donné de gérer . La technocratie nationale avait décrété que tous les agents de ces services devraient désormais passer un examen pour bénéficier d'une promotion .
On imagine facilement l'inquiétude de ces personnels qui le plus souvent ont connu l'échec scolaire , ne dispose d'aucun diplôme , et ne sont guère passionnés par les études et l'écrit .
Il nous fallut beaucoup d'accompagnement et de conviction pour aider ces agents à préparer cet examen . Le dialogue permament , les rencontres régulières ,le respect dont nous faisions preuve à l'égard de ces employs modestes , réussirent à les convaincre de se former et de préparer ces épreuves .
Après beaucoup d'efforts la réussite fut au rendez vous . Les agents du service qui étaient concernés devaient tous obtenir leur titre et leur droit à promotion.
C'est alors que la DRH devait nous apprendre que.... des quotas annuels nationaux interdisaient d'assurer les promotions promises de tous les agents reçus . Un systéme qui conduiraient à faire passer les agents au grade supérieur dans un délai de ...5 ans . De quoi révolter le personnel qui ressentait là une forte injustice après le travail consenti ... Un personnel qui se mit en grève pour dénoncer ces réglements incompréhensibles .
Jean Germain ,Président de la communauté d'agglomération, qui ne connaissait pas les subtilités de cette réglementation nationale, s'engagea en rencontrant un piquet de gréve devant le siége de la collectivité, à promouvoir malgré tout ,tous les bénéficiaires de l'examen .... ce que la Préfecture et le centre de gestion de la fonction publique territoriale refusaient catégoriquement .
Il m'incomba d'expliquer aux grévistes que la promesse du Président ...était inapplicable juridiquement ... Il fallut reprendre les négociations avant de trouver un compromis acceptable respectant le statut et le souhait des agents ....
C'est ainsi que l'on met le feu au poudres et que des conflits peuvent s'éterniser ....
Photo Nouvelle République.