Inondations

Après des années de travail et d'études, la mobilisation de moyens financiers conséquents , nous allions inaugurer , avec une certaine fierté, le complexe culturel Oésia . Un vaste sous sol ( 400 m2) avait été conçu par les architectes pour implanter des salles de répétion et de stockage du matériel , une fosse d'orchestre. Un sous sol qui allait devenir très rapidement inutilisable ....recouvert d'eau sur prés de 20 cm . Les détracteurs du projet s'amusérent forcément de l'apparition de cette piscine imprévue ...Une bataille juridique de plusieurs mois allait s'engager pour obtenir réparation . Une cohorte d'experts et autres spécialistes allait se pencher sur les causes de ce sinistre . Je les réunissais chaque semaine : architectes, bureaux d'études, entreprise de gros oeuvre, chacun accompagné de son propre assureur aux analyses divergentes... Chacun rejetant la responsabilité du sinistre sur ses confrères ... Certains affirmaient qu'il s'agissait d'eaux d'infiltration de surface sur des sols très argileux, d'autres évoquaient une remontée de nappe phréatique  .... Des réunions  interminables ne permettaient pas de trouver la moindre solution .Pendant des mois la salle ,récemment mise en service, fut inutilisable .Quand  l'un des experts suggéra d'implanter des piézomètres à la périphérie du bâtiment pour permettre de mieux connaitre les causes de ces inondations et d'éclairer le débat . Une avancée qui parraissait déterminante .Malheureusement l'étude réalisée fut rapidement contestée par d'autres participants aux intérêts divergents . Bataille d'experts, de contre experts .....

Il me fallut pousser un grand coup de gueule ,quand ma patience eut atteint ses limites ,en annonçant qu'une plainte judiciaire allait être déposée contre l'ensemble des participants, plainte  qui serait accompagnée d'une demande de remboursement de l'ensemble des préjudices : inutilisation des locaux, temps passé par les élus et agents municipaux, frais d'études .... Cette menace décida les parties prenantes à rechercher un accord amiable .On découvrit enfin que le sinistre était lié à un mauvais positionnement de la dalle du sous sol , construite sous le niveau le plus élevé d'une nappe phréatique de surface . Ce sous sol très perturbé avait bien été analysé par les bureaux d'études mais la cote n'avait pas été respectée pour l'implantation du plancher bas . Dés les premières pluies la nappe se mettait en charge et inondait le sous sol . 

La solution envisagée consistait à scier la dalle béton sur toute son épaisseur pour implanter un réseau de drains et une pompe de relevage . Des travaux chiffrés en centaines de milliers d'euros .Les travaux furent réalisés et entiément financés par les concepteurs . Le phénoméne allait être ainsi corrigé sans aucun incident de cette nature en près de 20 années de service .