Le soutien à Eau Vive
Dés notre élection en 1989 nous avons recherché à nous impliquer dans des actions humanitaires internationales. C'est ainsi que pendant plusieurs années nous avons accompagné l'association Frères des Hommes qui exploita un champ de pommes de terre à Notre Dame d'Oé, organisa des concerts à Oésia pour récolter des fonds ( Julos Beaucarne- Gilbert Lafaille).
Les solicitations des ONG sont multiples et variées et il s'avère impossible pour une commune moyenne de contribuer à de nombreuses initiatives de solidarités. Notre choix s'est porté sur l'ONG Eau Vive que le SIAEP (Syndicat d'alimentation en eau potable) continue à soutenir annuellement par ses subventions.
Cette ONG intervient dans les pays les plus deshérités de la planète :le Sahel qui se désertifie et se trouve confronté au manque d'eau, que nous nous gaspillons dans nos pays européens. Eau Vive, en impliquant les villageois dans la conception et le financement des projets intervient pour la construction de puits, d'écoles,de moulins à mil, apporte son appui aux femmes...
Sur proposition de mon ami Jean Fréou , tourangeau, qui dirigea longtemps cette ONG, je me suis rendu au Mali dans les années 90 pour observer sur site les réalisations de l'association et l'utilisation des fonds alloués. J'étais très réticent de financer un tel voyage plutôt que d'allouer ces crédits au développement local. Mais Jean avait insisté pour qu'au retour je puisse parler de la situation de ces populations et encourager mes collègues maires à suivre ce chemin de la coopération.Je devins un modeste ambassadeur local de cette noble cause en participant à plusieurs conférences et projections de diapos prises sur place pour restituer mes impressions. (pas encore de vidéoprojecteur à la mairie !).
Le voyage parti de Bamako nous conduisit à l'Est du pays prés de la frontière du Burkina Fasso, au village d'Uruza. Avec d'autres élus venus de Bretagne, de la région de Pau, j'eus le grand bonheur d'inaugurer une école et des latrines dans ce village lors d'un séjour inoubliable. Comment ne pas se souvenir des yeux émerveillés de ces enfants qui allaient enfin pouvoir aller à l'école et disposer d'équipements sanitaires? Comment oublier les boubous colorés des femmes joyeuses autour des puits maçonnés et protégés du bétail ,financés par nos actions ? Quelques milliers d'euros versés chaque année: une petite goutte d'eau dans le budget du syndicat ,indolore pour les contribuables oésiens, mais si utile au développement de ces territoires.
Que de rencontres chaleureuses à Djéné, dans les missions catholiques où une boisson rafraichissante sur le chemin poussiéreux était toujours la bienvenue... Que d'émotion dans cette "maternité" à 40 km au nord d'Uruza où les femmes prêtes à accoucher se rendaient à pied ou à dos d'ânes.Combien n'atteignaient pas leur but ? Arrivées sur place elles allaient acheter à la baraque du coin une bouteille d'eau minérale...pour se laver ! Je me promettais d'envoyer dans ces régions le maximum de nos concitoyens jamais satisfaits , ceux dont les jérémiades parviennent sans cesse dans nos mairies parce que l'électricité est coupée un quart d'heure, parce que la circulation est rendue difficile par quelques travaux... Et si on apprenait à relataviser les grands problémes de nos pays occidentaux !!!
25 ans plus tard le SIAEP continue à apporter son soutien à Eau Vive. 3 ou 4 délégations d'élus et d'agents municipaux se sont rendus sur place et sont revenus convaincus de la nécessité d'agir .