Tout au long de leurs mandats les maires sont conduits à instruire des permis de construire , et à en signer . Un acte juridique qui engage leurs responsabilités . Dans cette commune péri urbaine en plein développement je signais ainsi chaque année des dizaines et des dizaines d'actes d'urbanisme.
Je me souviens tout particulièrement du permis de construire du complexe culturel Oésia , qui constitua l'une des principales réalisations municipales de ces 30 dernières années . Après de longues études ( comme énoncé dans un article précédent) il fallait passer aux actes et mettre en oeuvre ce projet.
La principale préoccupation fut pour moi d'accepter la construction d'un systéme de gradins mobiles assez inédit en France . Les architectes Pierre et levenez , qui avaient observé le fonctionnement des manéges dans les fêtes foraines , et les systémes scéniques de grandes salles parisiennes ( ex: Le Lido) avaient imaginé la construction d'un gradin qui s'effacerait au plafond de la salle en quelques minutes pour libérer l'espace . Une plateforme de 35 tonnes , portant plus de 300 siéges très confortables, s'éleveraient à l'aide de moteurs électriques et d'un systéme de type vis sans fin pour transformer l'auditorium en salle de concert debout , parquet de danses ou salle de reception pour des banquets ou repas festifs .
Habituellement les gradins mobiles des salles de spectacles polyvalentes nécessitent d'importantes manipulations , du personnel . Ils se replient en fonds de salle mobilisant beaucoup d'espaces en utilisant des siéges , type strapontins beacoup moins confortables que ceux proposés à Oésia . Sans possibilité de vérifier le bon fonctionnement futur de l'équipement, la fiabilité des sytémes de sécurité , ses coûts de maintenance, il fallut donc signer l'autorisation en accordant une confiance absolue aux architectes . Tout pouvait s'imaginer : un blocage du gradin ,des pannes , des risques de chute d'un équipement de plusieurs tonnes au dessus de convives ou de spectateurs quand le gradin était levé au sommet de la salle ...
La sécurité était semble t'il parfaitement assurée . Le levage de la plateforme nécessitait l'intervention obligatoire de 2 agents .
L'audace fut récompensée . Le gradin d'Oésia constitue toujours une curiosité , présentée aux visiteurs très surpris par cette technologie , notamment lors de Journées du patrimoine . En plus d'une vingtaine d'années l'équipement n'a connu qu'une seule panne . Colin , régisseur de la salle , et l'entreprise AMG Fechoz en assurèrent une parfaite maintenance . Le systéme permit une excellente polyvalence offrant des possibilités d'animations modulables : comme le gradin se léve en quelques minutes la salle en position d'auditorium pour un spectacle peut très rapidement être transformée durant l'entracte pour un bal, une réception ... Cette innovation fut une grande réussite . Il fallait juste ...oser !!!
Le gradin d'Oésia en position auditorium
Gradin levé ... pour une réception , un loto, des animations dansantes ..... 35 tonnes au dessus des invités !!!!