Logement d'urgence

Les élus oésiens n'imaginaient sans doute pas qu'il serait nécessaire d'installer dans cette commune péri urbaine de taille moyenne ce que nous avons appelé un "logement d'urgence" . Au cours de nos mandats nous avons découvert que le probléme des "sans abri" pouvaient se poser aussi sur nos territoires sans que le 115 puisse apporter de réponse . 

A plusieurs reprises nous avons été confrontés à la présence de SDF , arrivés là on ne sait trop comment, que nous ne pouvions laisser dans la rue ou dormir dans une voiture . Les structures d'hérbergement de la ville centre ( souvent saturées) n'avaient pas de solution à nous proposer , renvoyaient sur la bonne volonté caritative ... En hiver une salle communale pouvait servir d'abri pour une nuitée ...

Je me souviens aussi de ses femmes désespérées, victimes de violences conjugales, jetées à la rue qui venaient frapper à nos domiciles pour obtenir une aide . Ou bien encore à deux ou trois reprises des familles victimes de sinistres ( incendie, panne électrique importante ...) qui se retrouvaient sans hébergement .Pas d'autres solutions que de leur proposer de prendre en charge une ou deux nuitées dans un hôtel de Tours Nord en attendant d'alerter les organismes d'habitat social .

Les équipes municipales, le CCAS, les agents communaux, ont ainsi oeuvré pour rénover un appartement dans l'ancien presbytère ( bâtiment communal) lorsqu'il fut libéré par la paroisse . Equipé de mobilier, de sanitaires, ce logement était en mesure de loger temporairement des personnes en difficultés . Un contrat était signé avec le bénéficiaire pour définir la durée et d'éventuelles démarches d'insertion , de recherche d'un logement pérenne ...

Parmi ces bénéficiaires on citera celui qu'on appelera Djibril . Un jeune africain , recruté certainement par un chasseur de tête ,était arrivé en Touraine  pour faire carrière professionnelle au club tourangeau de football de la ville centre . Après des essais non concluants pour le club ,Djibril avait été remercié sans moyen semble t'il de retourner dans son pays d'origine . Le "miroir aux alouettes " avait fait son oeuvre .Sans carte de séjour, sans emploi , ce jeune plein d'espoir se retrouvait à la rue . Des pratiques semble t'il assez courantes de certains  clubs français et européens parfois dénoncées par les médias . 

Djibril se mit à la recherche d'un autre club avec l'aide de quelques amis . C'est ainsi qu'il se retrouva licencié au club de foot oésien qui évoluait en... première division ...départementale . Bien sûr non rémunéré , sans emploi , sans papier ,Djibril n'avait aucun moyen de subvenir à ses besoins .On peut curieusement signer une licence sportive en France sans titre de séjour . Alerté par le Président et les bénévoles du club le CCAS devait accepter de l'héberger au logement d'urgence où il résida près de 6 mois . Les adhérents du club , l'entraineur s'efforcérent de lui trouver un travail et lui apportaient quotidiennement de la nourriture ...pour survivre . 

Lors d'une visite de la Préféte en mairie je pris soin d'alerter sur cette situation . Malgré ces démarches une carte de séjour permettant de régulariser , même provisoirement sa situation , fut refusée par la Préfecture . Djibril quitta Notre Dame d'Oé pour rejoindre d'autres amis acceptant de le prendre en charge et de l'accompagner . Qu'est il devenu ? 

Occasion de souligner l'important travail des bénévoles , des CCAS qui interviennent pour traiter du mieux possible ces situations de détresse . Merci à vous Jacqueline, Anne Marie, Roger, Maurice, Monique ...qui avaient animé le CCAS oésien de si longues années .

L'ancien presbytère oésien aménagé en salles associatives et en logement d'urgence à l'étage .