Démocratie malade
Les élus qui s'enagent dans des mandats locaux observent avec inquiétude le délitement de la démocratie et de nos valeurs républicaines . Il existe bien souvent un important décalage entre les situations vécues dans nos communes et les blocages de notre société au niveau national .
La révolte des Gilets jaunes, les violences, l'abstention record aux élections nationales et même locales, la montée des extrémistes , du radicalisme religieux ,la" désobéissance civique" doivent interpeler . Les corps intermédiaires n'ont plus leur mots à dire . Les élus locaux ne sont plus écoutés . Les citoyens ont l'impression qu'ils ne sont plus représentés, que tous les politiques seraient corompus, qui leur manque un chef pour remettre de l'ordre ....
Depuis le début de la crise sanitaire , voilà plus d'un an , que le pays est gouverné par un "comité de défense" sans que le gouvernement et le parlement n'aient leur mot à dire . Pour prendre des mesures il faut attendre le bon vouloir d'un seul homme et la visite d'un ministre pour savoir ce qui serait bon de mettre en oeuvre à Marseille ou Dunkerque .
Les citoyens qui s'étaient engagés dans le Grand débat national en 2019 , s'étaient pris au jeu , avaient formulé des observations, des propositions , qui sont restées lettres mortes . Qui peut citer une ou deux mesures concrétes mises en oeuvre à l'issue de cette consulation si médiatisée que les élus locaux avaient largement contribué à animer ?
La convention citoyenne sur le climat , chargée de réféléchir sur les moyens de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique , pouvait apparaitre comme un exercice de démocratie participative innovant . Après 17 mois de travail cette démarche s'achéve par un camouflet pour le gouvernement et un zéro pointé . Des participants qui ont l'impression d'avoir été trompés et abusés .
La parité femme-homme , qui a progressé ,reste largement à construire en politique . La parité sociale aussi quand on sait qu'il n'y a aucun parlementaire d'origine ouvrière ou salarièe à l'Assemblée Nationale .
Si bien que la presse et le commentateurs annoncent déjà aux présidentielles un duel entre les "progressistes " qui ont toujours raison , les populistes que l'on a vu à l'oeuvre aux Etats Unis,au Brèsil , les régimes autoritaires qui sévissent sur la planéte de la Russie, à la Turquie .
Et pourtant 70% des Français dans un sondage disent ne pas vouloir renouveler le scénario de 2017 ???
Nul ne peut se résoudre à ces constats sans une certaine inquiétude quant à notre capacité à retrouver le sens du dialogue , d'une démocratie apaisée , dans une société pluraliste .
Quelles initiatives peuvent être prises au plan local pour associer davantage aux décisions les citoyens qui ne sont plus écoutés ?
A suivre
Le débat public et la participation citoyenne au coeur d'une démocratie à reconquérir