Cachets

          Je ne vous parle pas ce matin de comprimés ...Les "cachets" comme disent les braves gens qui prennent leurs médicaments ...

          Non je vais évoquer les cachets des artistes qui ,selon la presse nationale, atteignent des montants stratosphériques et seraient en pleine effervescence ( comme l'aspirine ...). Il parait que depuis le COVID la cote des artistes explose . 

          On évoque des cachets surpenants : Bruce Springsteeen aux Vieilles Charrues  avait franchi le cap du million d'euros pour un concert . Le prix de la prestation  du groupe de rock britannique The Cure serait passé de 500 000 à 700000 euros . La jeune américaine Billie Eilish (21 ans) qu'un vieux comme moi ne connait même pas  ,devrait toucher 1,5 million d'euros pour un concert à Rock en Seine ...On dépasse même les niveaux de certains sportifs ....Un phénoméne qui concerne aussi les jeunes stralettes de la chanson française qui font le buzz ,comme ils disent , avant de disparaitre comme tant d'autres dans les oubliettes de l'histoire ....

          Et pourtant,malgré cette inflation les billets  s'arrachent . Les Français préférent râler sur les indemnites des élus ou les salaires des fonctionnaires qui ne font pas grand chose comme chacun sait ....

          Ayant été "organisateur de spectacles " pendant 20 ans avec Oésia  je m'interroge forcément sur l'équation économique de ces festivals et des salles à jauge plus limitée qui avaient beaucoup de difficultés à faire le plein depuis la crise du COVID. L'équilibre budgétaire ne peut souvent être atteint sans obtenir de subvention publique ....issue de la fiscalité . Le spectateur paye ainsi deux fois :son billet et une partie de ses impôts ...

           C'est ainsi qu'Oésia a pu proposer des spectacles de niveau national voire international grace aux subventions annuelles du Conseil régional Centre Val de Loire . Une aide indispensable qui couvrait 40% du montant du cachet des artistes dont la programmation était validée d'un commun accord . La subvention et la billeterie garantissait une recette qui ne mettrait pas en péril les finances communales .

            Bien sûr les cachets ne se situaient jamais dans ces niveaux stratosphériques .. Entre 4000 et 15000 euros la soirée en moyenne . Ce qui peut paraitre déjà élevé pour un salarié payé au SMIC ... Sachant que l'artiste vient parfois avec des musiciens, que les frais annexes sont aussi à la charge de l'organisateur ( technique, catering,hébergement , promotion du sepctacle ....).  La culture génére rarement des bénéfices pour les organisateurs privés ou publics .... 

           Les organisateurs soigneront leurs maux de tête avec.... un comprimé ....