Le journal Le Monde du 29 septembre titrait " L'hydrogéne , nouvel eldorado" . L'article développe les potentialités d'une énergie décarbonée pour l'industrie et les transports, la reindustrialisation . Tout en ne faisant pas l'impasse sur les interrogations qui demeurent ( coût, contraintes techniques ...).
Je me suis interessé à ce dossier dans le cadre de l'étude du Schéma directeur de l'Energie de la métropole . Une étude qui a pu démontrer les faibles possibilités de développement des énergies renouvelables sur l'agglo de Tours .
Les premiers échanges eurent lieu en 2018 ( j'avais pris cette compétence énergie en 2017) avec Alain Esnault, président de la communauté de communes du Val de l'Indre qui avait pris de l'avance sur le déploiement de cette énergie dans les transports : vélos à hydrogéne sur l'Indre à vélo, parc de véhicules à hydrogéne de la communauté de communes, projet de benne à déchets à hydrogéne .... En raison de l'ampleur des investissements un partenariat avec la métropole s'imposait pour poursuivre la démarche . Un projet de production d'hydrogéne vert était à l'étude sur Isoparc à Sorigny .Il faut savoir que le prix d'une benne à déchets à hydrogéne est estimé à 600000 euros quand un véhicule à énergie fossile en côute 250000 . Impossible de se lancer dans de tels investissements sans soutien national et européen , coopération intercommunale,pour compenser les surcoûts .
La Touraine présentait des atouts indéniables avec le pôle d'excellence et de recherche du CEA Monts ( sauvé de la fermeture quelques années auparavant grâce aux interventions de Marisol Touraine et François Hollande). Une visite du site fut organisée en décembre 2018 en présence d'élus , techniciens et conseillers ministériels permettant d'apprécier les progrés enregistrés sur la filière.
Philippe Briand, président de Tours Métropole à qui je présentais ce projet avec F.Voiry , directeur de l'énergie à la métropole, adhéra sans réserve à la démarche . Il me donna le feu vert pour nous porter acquéreur d'une benne de collecte de déchets à hydrogéne à titre expérimental.Nous devions également décider d'adherer à l'AFHIPAC , association nationale regroupant les collectivités locales travaillant sur ces sujets .
De son côté le Syndicat d'Energie d'Indre et Loire (SIEIL), sans beaucoup de concertation avec les territoires et la métropole en particulier , avait développé son propre projet ( Hy'Touraine) . Un dossier de demande de subvention avait été déposé auprès de l'ADEME . Comme la Vallée de l'Indre de son côté . Philippe Chalumeau , député d'Indre et Loire, faisait pression pour défendre les projets gouvernementaux en ce domaine . La Région conduisait parallélement des études sur le développement de cette filière . Donnant l'impression que "Tout le monde s'en mêle et personne s'en occupe vraiment " .
Suite au litige portant sur l'implantation d'un village de marques à Sorigny , Alain Esnault avait refusé de collaborrer au sein des nouveaux "contrats de réciprocités" signés entre la métropole et les communautés de communes de tout le département . Je servis d'intermédiaire pour le convaincre de changer d'attitude et de signer ces contrats s'il voulait qu'un partenariat puissse se développer sur l'hydrogéne . Outre les problémes techniques et financiers il fallait d'abord mettre autour de la table tous les acteurs de ces projets .
Un groupe de travail se constitua sous le pilotage technique de l'Agence d'Urbanisme de Tours ( ATU) regroupant ces différents porteurs de projets ...Un peu par obligation car l'ADEME avait refusé les dossiers présentés par l'Indre et Loire et encourageait à fédérer ses projets . Peu avant les élections municipales les réflexions étaient bien engagées malgré le septicisme de certains techniciens et de personnalités écologistes ( opposées au déploiement de l'hydrogéne "gris" produit par des énergies fossiles . )L'idée était bien de promouvoir l'hydrogéne "vert" issu d'énergies renouvelables .
La commission , à laquelle je participais pour le compte de la métropole, regroupait la communauté de communes de la Vallée de l'Indre ( CCTVI), le SIEIL, Dominique Lemoine ( conseiller général et spécialiste de ces questions), Anne Besnier , conseillère régionale, Philippe Chalumeau, député . Malgré des intérêt divergents tous semblaient très convaincus de promouvoir cette nouvelle source d'énergie en Touraine .
Nous allions découvrir diverses initiatives et projets à l'étude notamment sur l'aéroport de Tours, au sein de l'entreprise ST Micro à Tours Nord. Nous allions auditionner leurs responsables .A Rochecorbon , Bernard Plat, le maire , me sollicita pour que la métropole aide financiérement un projet de fourniture d'hydrogéne dans un lotissement d'habitat social . P.Chalumeau et le Conseil Régional bataillaient sur le train à hydrogéne .L'ATU établit une carte des diverses initiatives potentielles .
Pour ne pas mettre "la charue avant les boeufs" la métropole décida de lancer une étude prospective sur les projets à conduire et soutenir sur son territoire . Avec cohérence . Il semblait ainsi évident de réflechir sur l'énergie au nord agglo sur les projets de ST Micro , de l'aéroport ,d'un futur réseau de chaleur sur lequel que nous avions aussi dans les cartons , de fourniture de GNV à Parçay Meslay ....
Une étude complémentaire était également nécessaire pour présenter un dossier commun au financement de l'ADEME .
La réflexion était donc bien engagée avant les municipales de 2020. Dans le plan de relance européen, l'hydrogéne figure en bonne place dans les investissements envisagés par la France et l'Allemagne . A la Touraine de savoir en bénéficier en dépassant les obstacles qui commencent par une meilleure organisation territoriale et répartition des compétences ... jamais achevée,
Un réel potentiel dans les transports et l'industrie pour l'hydrogéne vert quand les obstacles techniques et fianciers seront levés .Des avions décarbonés à hydrogéne sont déjà en vol . Airbus annonce son avion à hydrogéne pour 2035 .....A suivre .